Symptômes et traitement de la fasciite plantaire, l'une des blessures les plus courantes chez les coureurs

Symptômes et traitement de la fasciite plantaire, l'une des blessures les plus courantes chez les coureurs
Rédaction
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Equipe de rédaction
Publié le 29-03-2022

Chez RUNNEA, on reçoit de plus en plus de questions sur les blessures sportives des coureurs. Comme d'habitude, on fait appel à des professionnels pour vous répondre et, à cette occasion, nous vous présentons Daniel García, un physiothérapeute et un coureur passionné. Dans cet article, on va parler d'une des blessures les plus courantes chez les coureurs : la fasciite plantaire avec ses symptômes, ses causes et son traitement.

Avant de parler des blessures liées au running, il faut aborder la structure anatomique qui vous relie directement au sol, le pied. Ce membre a essentiellement deux fonctions : le soutien et la propulsion. Pour cela, le pied a besoin d'une composante de stabilité et d'élasticité afin de pouvoir s'adapter aux changements de terrain et résister à tous les impacts auxquels il est soumis.

Les nombreux os et articulations qui composent le pied sont directement liés à la santé générale du pied. Tous les impacts pendant la course sont absorbés par le pied et transmis par le tibia, atteignant les genoux, les hanches et même le dos. Cela signifie que si les pieds ne bénéficient pas d'un bon soutien biomécanique, cela peut affecter le reste de l'appareil locomoteur.

On peut dire que les pieds sont responsables d'un nombre infini de maux dont souffre l'ensemble du corps.

Qu'est-ce que la fasciite plantaire ? - photo 1

Qu'est-ce que la fasciite plantaire ?

La fasciite plantaire, par définition, est une inflammation du fascia qui recouvre la plante du pied. Ce tissu conjonctif est chargé de maintenir la voûte plantaire et d'assurer la stabilité et l'amorti du pied. En cas de fasciite, l'inflammation et la douleur sont généralement localisées au niveau de son insertion aponévrotique à la base du talon, dans un os appelé calcanéum. On a mal quand on exerce de la pression au niveau des orteils dans la zone où le fascia s'insère à la base de cet os.

Lorsque l'on se retrouve avec un appui plantaire incorrect, notamment pour le pied creux, on augmente la tension du fascia plantaire. Cette tension et l'agression biomécanique continue de la plante du pied, font que l'inflammation par surutilisation peut apparaître en formant la fasciite plantaire.

Quels sont les symptômes de la fasciite plantaire ?

Au début, elle est généralement définie comme une douleur matinale, dès que le pied touche le sol en sortant du lit, qui s'atténue avec la marche. Cela est dû au fait que le raccourcissement des muscles et des tendons provoqué par le repos pendant la nuit entraîne une traction des tissus sur leur zone d'insertion et, lorsque nous reposons nos pieds, les muscles et les tissus se détendent.

On a une sensation similaire lorsqu'on court. Si la fasciite est toute neuve, la douleur qui apparaît lorsqu'on commence à courir, disparaît pendant l'entrainement et réapparaît lors du retour au calme. La douleur peut également apparaître si l'on reste longtemps debout ou assis. Dans les stades avancés, la douleur ne s'atténue pas et devient limitante, faisant mal même au repos.

Il existe une complication de la fasciite plantaire qui est le fameux épine calcanéenne, qui n'est rien d'autre qu'une fasciite de longue date, où le tissu se calcifie en formant une petite extension osseuse dans la zone où il s'insère. Cela signifie que la douleur de la fasciite peut être plus aiguë et que la blessure dure plus longtemps.

Quels sont les symptômes les plus courants de la fasciite plantaire ? - photo 2

Quelles sont les causes de la fasciite plantaire ?

Au-delà des facteurs traditionnels, comme le surpoids, le port de chaussures inadaptées ou le surentraînement, c'est important d'analyser chaque fasciopathie de manière individuelle.

Les physiothérapeutes doivent reconnaître les facteurs de risque qui précipitent l'apparition de chaque fasciite plantaire. Pendant l'entrainement, il y a de nombreux microtraumatismes dus à la course elle-même, mais tous ne finissent pas par développer cette pathologie. Cela est dû à divers facteurs tels que

  • La capacité de chaque athlète à s'adapter aux agressions continues de la plante du pied.
  • Le changement de terrain sur lequel nous courons.
  • L'irrégularité du parcours.
  • Le mauvais choix des chaussures de running.

Pour cette raison, il y aura des coureurs qui souffrent peu de blessures avec une grande capacité d'adaptation, et d'autres qui souffrent de blessures constantes avec une capacité moindre.

Lorsque la douleur fasciale apparaît, le corps s'adapte pour protéger la zone douloureuse en modifiant la technique de course, en raccourcissant la foulée, en ne soutenant pas le pied de manière correcte, etc. Par conséquent, lorsque l'inflammation apparaît, il est non seulement nécessaire de la traiter localement, en appliquant de la glace par exemple, mais il est également nécessaire d'étirer constamment le mollet et le soléaire pour contrôler le raccourcissement et la décompensation musculaire provoqués par cette blessure.

Autres causes de fasciite :

  • Altérations biomécaniques : mauvaise technique de course, "trop de talonnage",...
  • Manque d'élasticité de la chaîne postérieure : ischio-jambiers, triceps suralis, tibialis postérieur, etc.
  • Manque de mobilité pelvienne : manque de mouvement dans les rotations de la hanche, manque d'activation du moyen fessier, faiblesse de l'abdomen et du dos lombaire...

Quels sont les traitements les plus efficaces contre la fasciite plantaire ?

D'un point de vue clinique et thérapeutique, il faut analyser chaque type de fasciopathie plantaire qui arrive en consultation. Tout d'abord, on détermine si la blessure est aiguë-inflammatoire ou chronique-dégénérative afin de traiter la blessure de manière spécifique, car le traitement sera différent si on veut seulement contrôler l'inflammation locale ou si on veut également produire une réponse régénératrice du fascia.

Lorsqu'on parle de fasciite plantaire, nous comprenons que le fascia, généralement à son insertion dans le calcanéum, s'est inflammé. Ce processus, sans traitement et sans correction des facteurs de risque qui provoquent l'apparition de l'inflammation, peut faire en sorte que le processus devienne chronique, et on parle plutôt de fasciose plantaire.

Quel traitement de la fasciite plantaire est le plus efficace ? - photo 3

Certaines études montrent que quand la fasciopathie plantaire commence à devenir chronique quelques semaines après son apparition, entraînant une dégénérescence des tissus. Lorsque cela se produit, on identifie par ultrasonographie un épaississement du fascia comme mécanisme de défense contre l'agression à laquelle il est soumis. Cet épaississement correspond à une dégénérescence du tissu due à une mauvaise réponse cicatricielle où l'organisme n'est pas capable de provoquer par lui-même une réponse régénératrice. 

De nombreuses options thérapeutiques efficaces sont désormais disponibles pour traiter la fasciite plantaire. Il faut l'aborder de manière intégrative, en traitant la musculature, le fascia lui-même et les nerfs qui innervent et donnent la douleur à cette structure.

La plupart des fasciites, en raison de l'ancienneté de leur évolution, sont des pathologies dégénératives chroniques. La technique principale employée est l'électrolyse percutanée intratisulaire (P.I.E.) pour provoquer une réponse inflammatoire et activer les mécanismes de régénération du fascia plantaire. Avec cette technique, on parvient également à éliminer le tissu fibrotique que le processus chronique de fasciose a pu produire.

Parallèlement à cette technique invasive, on utilise la neuromodulation percutanée pour donner un bon stimulus au fascia, améliorer la réponse motrice et produire un changement dans la perception de la douleur. Cette technique nouvelle et très efficace consiste à appliquer un stimulus externe aux nerfs impliqués dans le dysfonctionnement de la structure affectée au moyen d'une aiguille. Dans ce cas, nous aborderons le nerf tibial, et dans de nombreux cas, le nerf de Baxter, responsable de fasciopathies de longue évolution. Nous obtenons des résultats surprenants à court terme.

Grâce à la thérapie manuelle et à d'autres techniques, nous traiterons le raccourcissement des muscles, comme le soléaire ou le mollet. Nécessaire pour parvenir à un traitement global de cette blessure.

Quelle méthode de prévention nous aide à éviter cette blessure ?

Tous les sportifs connaissent les sensations éprouvées dans le corps pendant et après l'exercice. Si vous souffrez d'un raccourcissement musculaire au niveau du mollet et du soléaire, il serait judicieux de faire des étirements spécifiques pour éviter de futures fasciites plantaires.

Il est évident que le choix d'une bonne chaussure de running adaptée est essentiel pour éviter les blessures aux pieds. Mais en plus d'une bonne chaussure, nous recommandons toujours une étude biomécanique de la foulée pour adapter une semelle personnalisée à chaque type de pied et pour traiter une autre cause possible de cette inflammation. L'utilisation d'une semelle réduira la possibilité de rechute une fois que nous aurons récupéré.

Quelle méthode de prévention nous aide à éviter la fasciite plantaire ? - photo 4

Quelle est la relation entre les points gâchettes et la fasciite plantaire ?

Les points de déclenchement sont présents de manière latente dans tous les muscles. Il s'agit de petits nodules hypersensibles dans les fibres musculaires qui deviennent douloureux lorsqu'il y a une blessure près d'eux. Une des caractéristiques de ces points est qu'ils produisent une douleur à distance, de sorte que l'activation PG peut rendre la douleur de la fasciite plus aiguë et la blessure plus résistante au traitement, si elle n'est pas traitée indépendamment.

Une autre caractéristique de ces points est qu'ils limitent la mobilité musculaire, un facteur prédisposant à la fasciite plantaire comme nous l'avons vu plus haut.

Est-il conseillé de courir et de s'entraîner avec une fasciite plantaire ?

Comme pour tout processus inflammatoire et en fonction du degré de douleur, il sera nécessaire de faire une pause et de se reposer. Si l'on est blessé et que l'on ne peut pas courir, on peut pratiquer d'autres activités qui impliquent moins d'impact contre le sol, comme le vélo, et ainsi ne pas perdre de capacité aérobie afin de pouvoir reprendre un rythme le plus rapidement possible une fois rétabli.

Il est toujours conseillé que les directives et les périodes de récupération soient fixées par un physiothérapeute.

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