Le 26 juillet, je commencerai mon aventure au Kenya. Je me rendrai à Iten, un petit village situé dans la vallée du Rift, considéré comme la Mecque et le berceau de l'athlétisme dans le monde entier. Un voyage qui durera un peu plus d'un mois, au cours duquel j'essaierai de m'imprégner de toute la culture athlétique africaine et kenyane, d'absorber toute l'énergie des couchers de soleil de la vallée du Rift et de chercher la motivation pour affronter la prochaine saison sportive avec un maximum d'aspirations.
Le 26 juillet, j'ai 19 longues heures de vols, de transferts et de passages en douane dans différents pays qui m'attendent. Je vais d'abord prendre l'avion de Madrid à Casablanca, où je m'arrêterai avant de m'envoler pour le Kenya. À Casablanca, un autre avion, cette fois-ci de plus longue durée et de plus longue distance, me conduira à la capitale du Kenya, Nairobi. Là, je passerai quelques heures à attendre le dernier avion, ou petit avion, je ne suis pas sûr, qui me conduira à la ville d'Eldoret, très proche de la destination finale, Iten. Une fois que j'ai passé la douane à l'aéroport d'Eldoret, l'idée est de prendre un "matatu", c'est-à-dire une camionnettequi fait les papiers du bus, avec Iten comme destination, "la maison des champions".
Itenest considéré comme le berceau de l'athlétisme dans le monde entier, puisqu'un pourcentage élevé d'athlètes d'élite y vivent, et que ceux qui ne sont pas assez bons pour vivre de l'athlétisme professionnellement ont un niveau infiniment supérieur à tout champion de n'importe quel pays d'Europe. Des athlètes comme Wilson Kipsang, Eliud Kipchoge, Lorence Kiplagat, Abel Kirui... résident et se forment dans cette région du Kenya, il sera donc difficile de les former et d'apprendre d'eux.
Le village est situé dans la vallée du Rift à une altitude d'environ 2500m, ce qui rendra l'entraînement très exigeant, mais en même temps bénéfique pour mon corps.
Lors d'un entraînement en hypoxie, ou avec un déficit en oxygène dans l'environnement, votre corps crée plus de globules rouges pour transporter l'O2, donc l'hématocrite augmente.
Une longue période d'entraînement entre 2400 et 2600m d'altitude, me donnera une amélioration de la résistance de base, une amélioration de la capacité de récupération et une plus grande tolérance à la fatigue.
Cependant, nous devons aller lentement avec l'entraînement pour qu'il ne se retourne pas contre nous. La première semaine est très calme, faisant une sorte d'acclimatation à l'environnement et au milieu, car l'entraînement, par l'altitude même, sera difficile.
Je vais rester au Centre de formation en haute altitude, situé dans le village d'Iten. Il s'agit d'uncentre de villégiature offrant tout le confort d'un centre de haute performance, qui accueille normalement les équipes d'athlétisme européennes qui se rendent dans cette région du Kenya pour s'entraîner. Le centre dispose d'une piscine, d'un gymnase, d'un spa, d'une salle à manger... et, surtout, d'une piste de tartan, la seule de la région. Cependant, pour les jours de série, je suis obligé de me rendre au "Kamariny Stadium", une piste en cendre située à quelques centaines de mètres de la station, haut lieu de l'athlétisme mondial.
Au stade de Kamariny, des centaines d'athlètes se rencontrent chaque jour pour faire leur série, et je vous en parlerai à mon retour, mais je suis sûr que ce sera une expérience brutale de faire des séries dans un groupe de 50 à 60 Africains qui tirent facilement et moi qui suis l'un des rares "muzungus" (homme blanc) à vomir les tripes de l'effort !
Le caractère de la formation au Kenya dépendra de la fin de cette saison. Si je parviens à me qualifier pour le championnat d'Espagne de 5000 m en libre air qui se tiendra les 22 et 23 juin, mon séjour au Kenya sera plus récréatif, avec des voyages, un entraînement très doux, des activités régénératrices, une piscine, du trekking... c'est-à-dire une mini-saison.
Si, au contraire, je ne parviens pas à me qualifier pour ce championnat, je ferai également de l'avant-saison mais plus orienté vers l'athlétisme, la course à pied et le plaisir de la terre rouge africaine.
Outre la formation spécifique pendant mon séjour, je prévois également de voyager et de visiter des lieux, toujours dans le cadre d'excursions d'une journée. Je prévois de visiter les lacs Nakuru et Bogoria, les cascades de Kessup et Torok, le parc national de Rimoi et quelques randonnées que je dois faire dans la région.
Personnellement, je pensais depuis longtemps à un tel voyage, et il semble enfin se réaliser. Pour l'instant, je suis déjà sur le sujet des vaccins, des assurances, des visas... mais il faut profiter du voyage dans son intégralité, et j'en profite déjà. Je sais avec certitude qu'Iten et l'Afrique vont me donner la force, l'énergie et la motivation nécessaires pour atteindre tous mes objectifs. Je vous dirai dans le prochain billet comment se déroulent les préparatifs du voyage et quelques projets de distribution de matériel scolaire.
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