Cette année, on est en train de constituer la RUNEA Team. Cette équipe de coureurs et de coureuses teste du matériel (chaussures de running et trail ou d’autres équipements sportifs) et assure la présence de RUNNEA dans les événements sportifs.
Il y a quelques semaines, on a présenté Nicolas Duplaa, notre coureur en espadrilles. Cette semaine, on s’intéresse à notre nouvelle coureuse, Marine Chiffre, une sportive qui sort du commun.
Pour elle, le running ne se résume pas à enchaîner des kilomètres sur asphalte. Marine est médaille d’argent des Spartan French National Séries 2022. Cela veut dire qu’elle court, beaucoup, mais qu’elle franchit des obstacles.
Pour en savoir plus sur les courses d'obstacles et connaître cette athlète exceptionnelle, voici le portrait de Marine Chiffre, notre nouvelle ambassadrice de RUNNEA France.
Question incontournable qu’on pose à tous nos athlètes : qui es-tu ?
Moi, je m'appelle Marine. J'ai 24 ans et j'habite à Marseille depuis quelques années, mais je suis originaire de Castres, dans le Sud-Ouest. J'ai fait mes études ici et maintenant je travaille en tant que chargée de production dans une agence de sponsoring sportif.
En gros, je m'occupe de toute la partie relation équipementier, sur les opérations que nous gérons.
Quelles ont été tes amourettes avec la course à pied ? Quel est ton parcours sportif ?
Avant de commencer la course à pied et de la course d'obstacles, j'ai fait très longtemps du tennis de table.
Les premières fois où j'ai couru, c'était pour passer le bac, parce qu'on avait l'épreuve de trois fois cinq cents mètres qui faisait peur à tout le monde. C'était, on va dire, les débuts.
Une fois que j'ai passé le bac, j'ai commencé la musculation et à courir au moins une fois par semaine pour mon plaisir. On est en 2016 à ce moment-là et je faisais six ou sept kilomètres.
J’avais un ami qui faisait du tennis de table et qui courait beaucoup : il faisait des marathons en 2h45. Il nous prenait tous une fois par semaine et il nous poussait à 10 km/h. Un jour, personne n'est venu et je me suis retrouvée seule avec lui. Il m'a dit « En vrai, la course à pied, c'est super. Mais il faut se donner des objectifs plus hauts ». C’est là qu’on commence à parler timidement du Marathon de Paris.
Du coup, j'ai couru deux ans comme ça et je suis arrivée à Marseille. J'ai fait ma première Marseille-Cassis, puisqu’ici, c'était incontournable. À la fin de la course, je me suis dit « Je peux faire plus long » et je me suis enfin inscrite au Marathon de Paris.
Ça a été mon premier et seul marathon. Mais je le refais cette année !
En parallèle, j'ai commencé le crossfit et un jour, mon cousin m'a dit « J'ai un collègue qui est gendarme et qui fait de la course d'obstacles ».
Je me suis renseigné un peu et j’ai fait mon premier Xtrem Race dans les Pyrénées, à côté de Tarbes, où j'ai vraiment souffert. Au lieu de me décourager, je me suis dit « Plus jamais je me ferai avoir. »
J'ai continué et j’ai fait un bel entraînement. L'année dernière, en course d'obstacles, j'étais deuxième Française en catégorie âge moins de 25 ans. C’était ma revanche !
Et puis, j'ai continué à faire de la course à pied et pas mal de semi-marathons. À côté, j'ai commencé le triathlon cette année.
Revenons à ton premier marathon, comment ça s'est passé ? Quelles ont été tes sensations, ton objectif, ta préparation et ton équipement ?
J’ai fait le Marathon de Paris en 2019. L'objectif officiel, c'était de le terminer, puisque le premier marathon, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Officieusement, dans ma tête, j'aurais aimé mettre moins de quatre heures : j'ai terminé en quatre heures six et j’ai porté des Mizuno Wave Rider.
Pour me préparer, j'ai lu énormément d'articles sur Internet. Je pense que ça a eu du positif et du négatif dans le sens où on parle du mur du marathon des 30 km. Ce mur, je me le suis mis dans la tête alors que dans l'absolu, je ne savais même pas ce que c'était. Quand j'ai vu le 30ème kilomètre, je l'ai très mal vécu. Les 12 derniers kilomètres ont été les plus longs de ma vie, mais à la fin de la course, je me suis dit « Je n’en resterai pas là ».
Là, cette année, je suis sur une préparation pour boucler le parcours en 3h40 et je porterai des adidas Ultra Boost que je trouve plus dynamiques que les Mizuno.
Parce que la première fois, tu as fait un plan d'entraînement toi-même avec des ressources que tu as trouvées sur Internet.
C'est ça. Mon plan d'entraînement était sur douze semaines, trois entraînements par semaine.
Là, j'ai quelqu'un qui me suit pour le Half Ironman que je prépare. Le marathon fait partie de l’entraînement global.
3h40 c’est un bel objectif pour un marathon aussi difficile que Paris, avec ses montées et ses descentes. Sinon pour le semi-marathon, tu es dans quels rythmes ?
Le dernier que j'ai fait, c'était Barcelone le 19 février et j'ai mis 1h42 (4:45 min/km).
Revenons à la course d’obstacles, à quoi ça ressemble ? Quelles sont les distances parcourues ?
Dans les Spartan race, il y a quatre types de courses. Il y a le 5K, ou format Sprint, le 10K (ancien 13 kilomètres) qu’on appelle le format Super. Le format Beast, c'est 21 kilomètres. Et après, il y a un format Ultra, de plus de 45 kilomètres.
Sur le championnat de France, il y a trois courses dans l'année qui sont sélectionnées. L'année dernière et cette année d'ailleurs, ce sont les mêmes : Carcassonne en Super, Morzine et Esterel en Beast. Les formats sprints n’existent qu’en Open, un peu plus pour s'amuser, on va dire, et se challenger, mais personnellement.
Pour tous les formats, en gros, c'est 80 % de course à pied et 20 % d'obstacles. On va dire que ce ratio change en fonction de la distance. Sur cinq kilomètres, on est sur 25 obstacles, 30 sur 10 km et 35 sur 21 km. Plus c’est long, plus on court et moins il y a d’obstacles en proportion.
En ce qui concerne les surfaces, ça change. Par exemple, sur le massif d'Esterel, c'est de la caillasse, du sentier, grosso modo. Il y en a sur la neige.
L'année dernière, j'ai eu la chance de pouvoir me qualifier sur les championnats d'Europe et sur les championnats du monde. Pour les premiers, on était dans la forêt, au milieu des fougères, à côté de Londres. C'était vraiment très humide. Pour les seconds, c'était à Abu Dhabi, dans les dunes de sable.
En quoi consistent tes entraînements ? J'imagine que tu fais pas mal de muscu. Comment est-ce que tu intègres la course à pied et sur quels types de séances ?
Aujourd'hui, la priorité est sur le marathon et le Half Ironman derrière. En ce moment, je dois être à 50 km par semaine à peu près. Il y a du fractionné, il y a du footing, il y a de la sortie longue...
Après, quand l'année dernière, j'étais vraiment sur Spartan, j'avais une séance de fractionné par semaine et des sorties longues, mais plus courtes quand même, jusqu’à 1h20.
Ton Half Ironman, c'est lequel que tu vas faire ?
Je vais faire à Vichy le 19 août. Et en gros, pour la petite histoire, c'est que c'est le jour de mon anniversaire, avant les 25. Je vise un temps total de 6h30 à 7h.
Tu étais deuxième championne de France, tu as commencé à enchaîner les compétitions, les courses. Est-ce que tu as déjà eu des sponsors ?
Non, jamais. Sur le Marathon de Paris, c'est Orange Running qui me fournit le dossard. Je reçois de l’aide vraiment sur des choses ponctuelles.
Alors je suis très contente d’intégrer la RUNNEA Team !
Comment ça s’est fait ?
C'est moi qui ai contacté RUNNEA, en répondant à la newsletter qui présentait Nicolas. Et en gros, dans l'article on disait qu'ils cherchaient deux autres personnes.
Du coup, quelles sont tes attentes par rapport au fait d’intégrer cette Team qui est assez jeune, pour une marque qui est assez jeune aussi ?
Déjà, je trouve que c'est une opportunité géniale et que c'est une chance énorme que j'ai pu être sélectionnée. J'avoue, je n'y croyais pas du tout.
J’avais candidaté à d’autres marques comme ASICS, mais toujours sans avoir trop d’attentes, parce que je me dis, il y a des gens qui courent bien plus vite et mieux que moi, et qui sont plus connus. Quand j'ai répondu, je n'y croyais pas.
Quand j'ai reçu un mail en me proposant une visio, je me suis dit que c'était vraiment une opportunité de fou. Je trouve ça génial de pouvoir déjà participer au développement français. Ça va être bien même de pouvoir représenter RUNNEA sur des événements français.
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