Courir sur piste, relever les défis, battre des chronos… C’est le parcours de tout athlète. Théo a décidé de rompre avec cela. Comment ? En lançant une marque de vêtements running, K-LI, du 100 % made in France. Comme en running, Théo se donne les moyens de réussir et travaille BEAUCOUP. Il est passé d’athlète junior à entrepreneur confirmé, en passant par couturier… Aujourd’hui, chez RUNNEA, Théo nous raconte son histoire. Alors si vous rêvez d’entreprendre dans le running, cette interview vous aidera à transformer votre rêve en réalité.
Quelle est ton histoire ? Comment un coureur devient-il entrepreneur ?
Je m’appelle Théo, j’ai 23 ans et je suis un ancien athlète. J’ai fait beaucoup de compétition en catégorie moins de 23. Puis j’ai arrêté à 22 ans pour lancer ma marque de vêtements sportifs.
C’est un projet que j’avais en tête depuis longtemps. Pour l’anecdote, j’ai déposé un nom de marque en 2017. Mais j’ai fait le choix de me lancer dans la course à pied à fond pour faire de belles performances. Ce n’est qu’en 2021 que je décide d’arrêter l’athlétisme pour créer la marque.
Raconte-nous le contexte dans lequel tu es lorsque tu lances la marque.
J’étais en contrat chez adidas pour la création de chaussures de running et de vêtements. Là, c'était l’opportunité de créer ce que j’avais en tête.
Pour connaître tous les secrets des vêtements, je me suis formé à la couture. L’idée étant de comprendre le produit, pourquoi il est fait de telle manière.
Mon idée était de fabriquer des vêtements techniques, avec du tissu recyclé, à un prix accessible, le tout fait en France. Cela fait beaucoup de critères qui ont compliqué le développement du produit. Et c’est pour ça que je me suis plongé à fond.
Je fais les premiers prototypes moi-même. On lance la précommande en mars 2022 au Salon du Made in France de Bordeaux. Le résultat ? 150 précommandes de particuliers et 400 précommandes de magasins.
On s’est relevé les manches et on s’est mis à coudre ! On a bossé de jour et de nuit, à l’Écosystème Darwin, où j’avais monté un atelier de couture avec mes machines et des personnes que j’ai recrutées. On s’en est bien sorti !
Mais le gros souci était la suite : comment assurer ? Soit je continuais en tant que chef d’atelier à temps plein, mais ce n’est pas mon métier. Soit je commençais à sous-traiter : c’est ce que j’ai fait.
Combien de temps mettez-vous pour fabriquer une pièce ?
Le processus était bien optimisé et à la chaîne, alors impossible de te donner une durée exacte.
C’était en 2021 : tu n’as pas eu de problème d’acheminement ?
Non, c’est l’avantage du 100 % made in France. Le tissu vient d’à côté de Grenoble, le fil de couture de Bordeaux, ainsi que le ruban bleu, blanc et rouge et le flocage. Les machines venaient de la région Nouvelle Aquitaine.
Parle-nous de la course à la production.
Dans cette volonté intrinsèque de comprendre comment est fait le vêtement, on s’est occupé de TOUT. Pour les dimensions du vêtement, j’ai fait moi-même le patron de couture, avec une copine athlète, Alice Mitard, qui fait du S femme et moi du M homme.
Entre janvier où j’annonce le lancement et mars qu’on présente le produit, on fait la couture la journée et le soir, on court avec. D’itération en itération on arrive à un résultat, mais au début c’était catastrophique ! On apprend de nos erreurs, on se relève le matin et on se remet au travail.
Même si en mars on a notre premier prototype, on continue à améliorer le produit entre mars et mai qu’on commence à livrer.
Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on a ce que j’imaginais faire l’année dernière. Mais je n’en étais pas encore capable !
Explique-nous la gamme des vêtements K-LI.
On a trois types de t-shirts avec des tissus différents. Un modèle haut de gamme alvéolé dans le dos. Un milieu de gamme tout terrain et léger. Et un t-shirt d’entrée de gamme moins axé sur la performance, mais plus versatile pour tous les sports.
On a également un débardeur thermocollé, découpé au laser, sans finition ni coutures, un tissu léger et indémaillable. Pour l’anecdote, les tout premiers prototypes thermocollés, je les ai faits au fer à repasser. Aujourd’hui on bosse avec un atelier de très haut niveau.
Finalement, on a un cuissard qui en est à sa deuxième version. Les retours sont très positifs !
Et comment s’est passé le dernier salon en 2023 ?
Déjà après le premier salon, au mois de juillet, on est en rupture de stock jusqu’en novembre. En avril, on a lancé la nouvelle gamme à RunExpo. Le retour produit est excellent, les gens adorent, notamment le dos alvéolé.
D’où vient le nom de la marque ?
Tout simplement de l’expression “c’est quali”. Pour illustrer la qualité du fabriqué en France, d’un produit développé et créé par nous, qu’on décrit comme qualitatif.
Tu viens de l’athlétisme. Tes potes sont sûrement devenus des ambassadeurs.
Bien sûr ! Je teste en premier mais après je fais essayer à mes copains, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. On n’a pas voulu faire de vêtements unisex mais spécifiques.
Tu en es où par rapport au développement de l’entreprise ?
Pour les prochaines étapes, on va lever des fonds. Non pas avec des investisseurs mais auprès de la banque qui a confiance en nous. Cela nous permettra de frapper plus fort et d’avoir du stock.
La production se fait en amont et je dois avoir l’argent au mois de mai, même si le produit ne part qu’en décembre. On est en croissance exponentielle et il faut assurer !
Avez-vous le projet de faire des chaussures de running ?
C’est compliqué car ça demande beaucoup de développement et de recherche. Le niveau qualitatif du marché est très élevé et il faut être à la hauteur, sans pour autant exploser les prix. Alors c’est dans les projets, mais pas dans les priorités.
Parlons running ! Tu continues à courir pour le plaisir et à prendre des dossards ?
Je ne prends plus de dossard. J’ai des horaires extensibles, ce qui m’empêche d’avoir une condition physique et de performer comme avant. C’est frustrant, je ne fais plus de compétition.
En revanche, le matin quand je cours, je m’envoie du bois ! Aujourd’hui j’ai fait 35 minutes à 4:17 min/km et hier à 3:36 min/km. Je m’amuse à faire la course contre le tram le matin ! Mais je suis très content de porter la casquette d’entrepreneur et de continuer à développer ma marque.
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